Méditation et écologie
Nous vivons un moment charnière pour l’humanité et pour l’ensemble du vivant sur cette planète. La crise écologique, comme chacun le sait désormais, est l’un des défis majeurs de notre époque. Pour beaucoup, elle est même le plus urgent et le plus grave, car elle engage non seulement notre avenir, mais celui de toutes les formes de vie qui partagent la Terre avec nous.
Mais d’où vient cette crise, au fond ?
Pour le dire simplement — et selon la vision portée par la tradition bouddhique —, elle prend racine dans notre ignorance de la nature fondamentale de l’existence. Cette ignorance, en même temps qu’elle nous empêche de voir clairement ce que nous sommes au plus profond, nous coupe aussi des autres et du monde qui nous entoure.
Peu à peu, nous avons commencé à percevoir la Terre comme une chose inerte, un simple réservoir de ressources à exploiter selon nos besoins ou nos désirs, sans considération pour les équilibres subtils dont elle est faite. On s’est autorisé à puiser sans fin, sans se soucier des conséquences.
Or ces conséquences sont là, désormais visibles, palpables — symptômes d’un dérèglement profond, qui menace non seulement l’environnement, mais l’humanité tout entière. Si nous ne changeons pas de cap, si nous continuons dans cette logique de prédation, c’est droit vers l’abîme que nous nous dirigeons.
Mais comment transformer l’orientation de nos actes ?
Pour qu’une action ait un réel impact — même lorsqu’elle naît des intentions les plus sincères —, elle doit d’abord être guidée par une vision claire. La méditation ouvre l’accès à une telle vision. Elle nous permet de percevoir plus lucidement notre interdépendance avec tout ce qui vit.
C’est en intégrant profondément cette condition d’entre-appartenance, qui relie tous les êtres de cette planète — qu’il s’agisse des animaux, des rivières, des arbres, des océans, des montagnes… ou des êtres humains — que nous nous sentons intimement concernés par la vie. De là, peut surgir un véritable désir d’engagement.
Un engagement qui ne repose pas sur la culpabilité ou la peur, mais sur l’amour et la responsabilité : la responsabilité de prendre soin, de répondre présent à ce qui est vivant — en nous et autour de nous.